A l’heure des commémorations et autres rétros sur l’après séisme d’Haïti, les médias semblent à nouveau tourner les yeux vers ce côté là des Caraïbes, histoire de voir ce qui s’y passe. Résultat, on envoie à nouveau les journalistes sur place pour y faire du « inside » et décoder une situation complexe à la lumière de quelques contacts locaux. Mais un journaliste belge de VRT a pris ce job un peu trop à cœur, quitte à trafiquer une réalité « pas assez visuelle ».
Robin Ramaekers a tout simplement contrefait un incident de tir en laissant croire que son équipe de reportage avait été la cible de tirs venants d’un camp de victimes du séisme. Non content de faire un sujet outrageusement racoleur, ce journaliste a traficoté les bandes audios de son reportage pour se sentir grand reporter l’espace de quelques instants. Les images remontent au mois d’octobre, alors que la vidéo vient d’être uploadée sur YouTube. C’est le journal flamand De Morgen qui a révélé l’information, relayée par Belga.
Le rédac chef charge son journaliste
Kris Hoflack, rédacteur en chef de la VRT, a jugé les faits de « faute déontologique grave« …sans blague. Ce qui est plus étonnant, c’est que Hoflack n’aurait découvert la supercherie qu’il y a une petite semaine. Mouais…quoiqu’il en soit, le journaliste en question n’a pas été licencié par la chaîne, en insistant sur les qualités de celui-ci et le « droit de faire des erreurs. »
Reste que je ne tirerai jamais à boulets rouges gratuitement sur un journaliste pour le plaisir, non pas par corporatisme aveugle, mais bien parce que l’on a trop tendance à oublier le poids d’influence, de pression et de décision du « haut » de la rédaction sur les journalistes. Certes, Robin Ramaekers a fait une connerie, très grosse et honteuse d’ailleurs, mais on peut aisément imaginer les consignes que ce dernier avait reçu avant de partir en Haïti. Être sur place, ramener des images fortes, de la peur et de la misère…tant pis pour la réalité.