Le 28 septembre 2011 a eu lieu la projection de mon premier documentaire sur le Hip-Hop bruxellois au centre culturel Jacques Franck à Bruxelles.
Après plus de deux ans de travail, que vous avez pu suivre ici-même sur le blog, c’était une grande fierté et une réelle satisfaction de pouvoir faire vivre ce film et ses acteurs sur grand écran. Le tout s’est déroulé dans une salle comble et enthousiaste, avec un concert en apothéose.
L’équipe de Macadam TV était évidemment présente pour couvrir l’événement, en voici un petit aperçu si vous avez manqué ça !
Je ne vais pas y aller par quatre chemins, je suis particulièrement content de partager avec vous la bande-annonce de mon premier documentaire: « Yo ? Non, peut-être ! ».
Après les freestyles en guise de teaser, voici donc les premières images du projet.
Il a fallu prendre le temps de finaliser le docu, trouver une salle, une date et bien sûr prévenir tous les artistes pour organiser cet événement en collaboration avec l’ASBL Lézarts Urbains.
Débat et concerts
Car en plus de la projection du film (26 minutes), il y aura un débat avec les acteurs du mouvement Hip-Hop et surtout un showcase pour animer la suite de la soirée.
A l’instar de l’entretien pour Chronyx.be, j’y aborde avec Majin Tikal (le monteur du docu) les différentes thématiques abordées dans « Yo ? Non, peut-etre !« , mais aussi des questions plus générales sur la musique Hip-Hop.
Petit bonus, vous pouvez découvrir la date de la projection officielle du documentaire à la fin de la vidéo.
Pas de panique, je vous en parlerai en détails dès mon retour de vacances, vers la fin du mois de juillet. Vous pourrez aussi découvrir une surprise avec un tout nouveau freestyle !
On continue toujours sur la thématique de mon documentaire « Yo ? Non, peut-être !« , ici je suis en interview avec le site d’actualité des cultures urbaines Chronyx.be.
L’occasion d’expliquer un peu plus en profondeur le projet, ma démarche et la façon dont j’ai travaillé. Une interview un peu fatiguée, je ne vous le cache pas, résultat de l’enchaînement de nombreuses heures de boulot !
Évidemment je ne révèle pas encore toute l’intrigue et le contenu du docu. Sur 26 minutes de Hip-Hop bruxellois, autant en garder un peu. Il faudra donc encore un peu patienter pour découvrir tout ça ;)
Aujourd’hui je suis fier de vous présenter l’affiche officielle du projet. Réalisée par moi-même avec les photos du tournage, elle met en image quelques artistes de la scène qui participent au documentaire.
Tout le monde n’est évidemment pas dessus, il faudrait sans doute un double écran géant pour réussir à caser tous les talents du Hip-Hop bruxellois en une seule illustration ;)
Pour suivre en permanence toutes les dernières informations, ça se passe ici : Yo ? Non, peut-être !
Petit cadeau pour ceux qui souhaitaient retrouver tous les teasers/freestyles de mon documentaire à venir sur la musique Hip-Hop à Bruxelles (Yo ? Non, peut-être !).
Les voici donc, dans l’ordre, compilés sur une seule page. Si vous voulez vous tenir au courant de l’actualité du docu, ça se passe ici !
Parmi les nombreux rappeurs que j’ai croisé pour Yo ? Non, peut-être !, il est impossible d’en trouver deux semblables. C’est aussi ce qui fait la richesse de ce mouvement. De James Deano à 13Hor, en passant par L’AB7, Scylla, B-Lel, Gandhi ou encore La Rez, chacun pratique un Hip-Hop différent, cultive son personnage et distille des messages aussi variés et complexes que cette ville.
La Rez fait figure ici d’un rap « de quartier ». Mais qu’on ne s’y trompe pas, déjà cette appellation est sans doute réductrice. L’idée n’est pas d’enfermer un groupe ou un artiste dans un format cloisonné et communautarisé, simplement d’observer et d’analyser ce qui fait la force de ces artistes.
Concerts bouillants
Il suffit d’aller faire un tour dans les concerts de Guillotine Records (La Rez, La Révolte,…) pour mesurer l’énorme popularité de ces artistes. Sans passages en radio (comme beaucoup de rappeurs bruxellois) et sans faire une profusion de scènes, La Rez arrive à fédérer tout un public de fans issus des quartiers populaires de la capitale.
Un succès d’autant plus mesurable que leurs concerts agités et parfois chauds, tranchent avec les autres événements Hip-Hop belges qui sont malheureusement trop souvent des concerts où le public garde les mains dans les poches plutôt que de donner de la voix.
Un « rap de rue » ?
Mais tordons le cou aux clichés, l’idée qu’un groupe représenterait le rap des quartiers, n’exclut évidemment pas les autres rappeurs de ce genre là. Le rap est une musique urbaine qui trouve sa source et son public originel dans les quartiers.
L’élargissement du public Hip-Hop est la preuve que les messages transmis et la musique défendue touche une forme d’universalité qui ne laisse personne indifférent et certainement pas les intellectuels. La Rez ou La Révolte ne sont évidemment pas les seuls défenseurs d’un « rap de rue » (un pléonasme si on y regarde bien !) mais ils en sont sans doute une bonne ‘illustration. Voici le freestyle de Rifino.
En France, de nombreux rappeurs ont assuré un cours de géographie urbaine en plaçant leur département sur la carte du rap et dans la tête d’un public qui dépasse le cadre du Hip-Hop. Jusqu’en Belgique, tout le monde connait le « 93 » (Seine-Saint-Denis) grâce à Joey Starr et Kool Shen, le « 94 » (Val-de-Marne) de la la Mafia K’1 Fry et de Rohff , Les Sages Po’ ou Booba avec le « 92 » (Hauts-de-Seine) et beaucoup d’autres.
A Bruxelles, la mode est arrivé vers la fin des années 90, mais dans un pays sans département, c’est la commune qui a pris la place de la revendication identitaire.
1080, 1050, 1190…
Célébré parfois avec ironie, humour ou une réelle volonté de mettre son quartier en avant, le code postal prend une place essentielle dans le lexique des rappeurs belges. Ici, les « 1190 » (Forest), « 1030 » (Schaerbeek), « 1070 » (Anderlecht), « 1080 » (Molenbeek), « 1210 » (Saint-Josse), « 1140 » (Evere), « 1050 » (Ixelles) sont tagués, criés en concert, dédicacés en chansons et largement revendiqués par certains acteurs de la scène Hip-Hop.
Mais ils n’ont sans doute pas la même valeur de surenchère d’une « street-credibility » qui se mesurerait au degré de violence de la zone dans laquelle on habite.
Qui a dit que le Hip-Hop n’était qu’une musique de gangsters et de voyous ? Certainement pas L’AB7. Issu du collectif OPAK, groupe hybride et culte pour les fans de rap en Belgique, il a écumé de nombreuses scènes en compagnie de Scylla, Karib et Masta Pi. Aujourd’hui c’est en solo que L’AB7 poursuit sa carrière.
L’artiste a un profil et un style plutôt atypique: tatouages et look punk-rock n’roll, auxquels il vient y greffer des accessoires Hip-Hop et bling-bling qui lui ont permis de se construire tout un personnage original. Un personnage qui trouve son alter-ego en la personne de L’AB2C, alias le vilain double de L’AB7 qui se fringue en rose et raconte des horreurs au microphone.
Dualité / technicité
De cette dualité, entre un rappeur sombre et conscient et un clown obsédé sexuel, est née un artiste complet en marge d’un mouvement Hip-Hop parfois très strict et très « street ». Qu’à cela ne tienne, avec des années de « Battles » et de scènes partout en Belgique, l’artiste a réussi à la sueur du micro à rallier à sa cause une grande partie de la scène rap, dans toute sa diversité.
Le voici donc logiquement en freestyle pour Yo ? Non, peut-être !, dans une vidéo tournée par moi-même à Schaerbeek, montée encore une fois par Majin Tikal.